O' FARRILL, "Chico", Arturo (La Havane 1921-New York 2001)

Très tôt les parents, allemand et irlandais de Arturo l'envoient en Géorgie, aux Etats Unis, étudier dans une Académie militaire où il apprend… la trompette, joue dans l'orchestre de l'école et s'intéresse au Jazz.
Ses goûts vont plutôt vers les orchestres noirs et les ensembles soneros.

Dès son retour dans la capitale cubaine il fréquente la maison de Guillermo BARRETO, et joue un court moment avec la formation "HERMANOS LEBATARD". Puis il s'intègre dans diverses petites formations pour travailler dans les cabarets havaneros. Vers 1943 Arturo entre dans l'orchestre de René TOUZET qui joue au Cabaret Montmartre. Il y retrouve le drummer Diego IBORRA.
Il rejoint ensuite au Tropicana l'orchestre "BELLAMAR" de Armando ROMEU , formation au sein de laquelle il fait d'énormes progrès. L'année suivante Arturo part jouer au Mexique.
Arturo commence à composer des thèmes où le jazz flirte avec la guaracha et Rita MONTANER serait l'une des premières à bénéficier de l'une de ces compositions.
Il entre également dans "Los RAQUETEROS del SWING", groupe qu'il dynamise pour le faire passer du swing au Be Bop.



En 1946 il est invité dans le "HAVANA CUBAN BOYS" de Armando ORÉFICHE avec lequel il fait une tournée en Europe.

 

Arturo O'Farrill avec Los Raqueteros del Swing. 1946. Photographie Collection particulière.

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De retour à Cuba Arturo entre dans le Jazz Band formé par les frères Isito et Manuel PÉREZ qui devient une formation de jazz parmi les plus importantes du moment et joue au Montmartre en 1947 et 1948 avec Isito à la guitare; "Kike" HERNÁNDEZ à la contrebasse; "Pucho" ESCALANTE au trombone; "Chombo" SILVA au saxophone; MACHADO à la batterie et Mario ROMEU au piano. Arturo est à la trompette,
En 1947 O'FARRILL fonde sa formation, les "BEBOPPERS", un quintet de Jazz bien installé dans le Be Bop, jouant à l'Hôtel Saratoga. "Kike" est encore là; le piano est confié à René URBINO (Holguín 1921) ou à Mario ROMEU; la batterie est tenue par Daniel PÉREZ. Gustavo MÁS est le saxophone ténor.
Peu à peu Arturo s'aperçoit de ses limites comme trompettiste et de ses goûts pour la composition et la direction d'orchestre. Il décide d'abandonner la trompette et se consacre à l'arrangement musical.
Il reprend un travail commencé en 1945 et achève ainsi "The Afro-Cuban Jazz Suite" qui repose sur des conceptions d'écriture proches du travail que réalise Mario BAUZÁ au même moment.

En 1949 Arturo, devant l'incompréhension du public face au Be Bop décide de s'installer aux Etats Unis avec son ami Gustavo. Il se met à étudier la composition classique. Il commence aussi à travailler avec le compositeur et arrangeur Gil Fuller puis, ayant fait la connaissance de Benny Goodman, il commence à composer pour celui-ci. C'est Benny qui lui attribue le surnom de "Chico".

La rencontre, la même année, avec MACHITO devient déterminante. Le travail que fait Mario BAUZÁ l'impressionne et il modifie sa Suite en s'inspirant des approches de Mario. En 1950 "Chico" propose à MACHITO son "Afro-Cuban Jazz Suite" que les "AFROCUBANS" enregistrent avec la participation de Charlie Parker, Flip Philips, "Chino" POZO
Le succès conduit O'FARRILL à poursuivre dans cette voie. Il écrit pour Stan Kenton ainsi que pour sa propre formation de Jazz à laquelle se joignent BAUZÁ, Flip Philips, Fred Zito… Avec celle-ci il enregistre en 1952 la "Second Afro-Cuban Jazz Suite" et se présente au Club de Jazz New Yorkais, le Birdland.




"Chico" s'installe en Californie, écrit sous l'effet du mambo, en pleine effervescence sur la Côte Ouest, diverses compositions. A Mexico il enregistre en 1954 avec des musiciens mexicains.
S'inspirant du travail de "Dizzy" Gillespie et de "Chano" POZO il compose la "Suite Manteca" enregistrée en 1954 par un grand orchestre comptant dans ses rangs, Gillespie, J.J. Johnson, Lucky Thompson et la section rythmique des "AFROCUBANS".

O'Farrill, "Perfidia". >>> ...

En 1956 "Chico" O'FARRILL rentre à La Havane et enregistre avec un Jazz Band "Chico'cha cha chá", ce qui nécessite des arrangements spéciaux dans la mesure où les cha cha chás sont habituellement interprétés par des charangas. Parmi ses musiciens figurent Walfredo de los REYES Jr, Luis ESCALANTE, "Chocolate" ARMENTEROS, Leonardo TIMOR au pupitre des trompettes; quatre trombones dont Generoso JIMÉNEZ et l'américain Harry Johanson; cinq saxophonistes parmi lesquels Pedro CHAO, le pianiste "Peruchín"; le contrebassiste "Felo" HERNÁNDEZ, Guillermo BARRETO à la batterie...
Ses qualités d'arrangeurs lui permettent de travailler pour les grands ensembles, les grands cabarets comme le Tropicana et les meilleures voix, "RIVERSIDE ", Bola de NIEVE; le "CUARTETO Las d'AIDA" qu'il accompagne au cabaret Sans Souci...

A la fin de la décennie "Chico" O'FARRILL s'installe à México où il prend le temps de composer "Aztec Suite" et reconstitue un orchestre.


O'Farrill au Mexique. Archives Tommy Rodríguez, México.

 


Invité à La Havane en 1959 il retrouve au Club Cubano de Jazz ses amis jazzmen et compose une œuvre pour trois contrebasses interprétée par les trois frères "Kike", "Papito" et "Felo" HERNÁNDEZ avec la participation du trompettiste "El Negro" VIVAR et les meilleurs musiciens du moment comme le saxophoniste Jesús CAUNEDO...

"Chico" O'FARRILL rejoint une nouvelle fois New York au milieu des années soixante où il enregistre avec Art Farmer sa composition mexicaine.

 

Chico dirigeant le jazz band pour le concert de jazz du C.C.J. à la C.T.C..
Photographie Collection J. Jaramillo.

 

A New York il devient arrangeur pour La LUPE -et enregistre avec elle- pour Cal Tjader, Clark Terry, Count Basie, Gato Barbieri, Ringo Starr, David Bowie...
En 1973 "Chico" arrange "Drum Fever" pour le conguero Candido CAMERO. Lorsque "Dizzy" reprend goût au Jazz Afro-cubain qu'il avait délaissé durant une vingtaine d'années, il enregistre en 1975 une nouvelle œuvre de "Chico" O'FARRILL, "Oro, incienso, y mirra". Dans un autre genre il collabore en 1993 avec David Bowie pour "Black tie White Noise".

"Chico" tombe un peu dans l'oubli puis arrange des compositions pour Mario BAUZÁ mais en 1995 "Pure emotion", nominé pour un grammy, le relance sur les scènes et avec un nouvel orchestre. "Chico" O'FARRILL reprend les tournées internationales.
En 2000 le cinéaste espagnol Fernando Trueba fait appel à lui pour son film sur le Latin Jazz, Calle 54. A la tête d'un grand orchestre il dirige une nouvelle fois son "Afro Cuban Jazz Suite".
"Carambola" sort la même année. Il permet d'entendre une nouvelle fois "The Afrocuban Suite" et la "Aztec suite".

"Chico" disparaît le 27 juin 2001.

 

 

 

"Chico" O'Farrill. Photographie Jordi Socías. Extrait de "Calle 54", SGAE , España, 2000.

© Patrick Dalmace

Discographie sélectionnée:
* In " South of the Border - "Afro Cuban Jazz Suite" ", N.Y. 1950, Verve 527 779-2.
* " Fiebre Tropical", L.H. 1956/Mexico 1954, Yemaya 9431.
* "Chico O' Farrill. The Complete Norman Granz Recordings." N.Y 1950-51-52.& Hollywood1954, Lonehill Jazz 10172.
* In "Afro-Cuban Jazz Moods", N.Y.1975, Pablo OJCCD447-2.
* In "Mario Bauza & his Afro-Cuban Jazz Orchestra", N.Y. 1991, Messidor 15819-2.

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