MACHITO, Frank, GRILLO dit (Marianao 1909 -Londres 1984)


Frank " Machito " GRILLO est né dans un quartier noir, pauvre, aux conditions de vie très difficiles. Du point de vue musical, naître et passer son enfance à Marianao au début du siècle est un atout. La musique, les Coros de Claves sont les seules animations du quartier et la passion de tout celui-ci, la Rumba, est le bain dans lequel trempe tout enfant qui naît là.
Dans l'épicerie des PÉREZ, le père adoptif de Frank, les employés se réunissent pour faire de la musique et Frank est toujours de la partie. Il étudie le piano et la flûte puis se joint à une formation de jeunes le "SEXTETO JOVENES de REDENCIÓN".

Frank "Machito" chante et acquiert une maîtrise exceptionnelle des maracas en observant le célèbre "Champito" RIVERA des "ESTRELLAS de POGOLOTTI". Il est remarqué par Antonio MACHÍN et entre successivement dans différents sextetos qui à ce moment impriment un tournant à la musique havanera, donnant une place importante et nouvelle au Son oriental : "SEXTETO OCCIDENTE" pour remplacer Néné CABEZAS, dans le "PIC NIC" de Nené ENRISO où il cotie Abelardo BARROSO et encore "AGABAMA", "UNIVERSO" et dans le "SEPTETO NACIONAL". Les enregistrements disponibles actuellement de ces différents groupes ne proposent ni la voix, ni le jeu de maracas de celui qu'on appelle déjà tout simplement MACHITO.
En 1937, Mario BAUZÁ, son beau-frère, le fait venir à New York. Pour tromper les services d'immigration il modifie sa date et son lieu de naissance. Mario n'a aucune difficulté à le faire embaucher dans les divers orchestres de musique cubaine qui pullulent à ce moment dans la ville. MACHITO entre ainsi dans le cuarteto du bongosero Cubain Alejandro "Mulatón" RODRÍGUEZ puis dans son sexteto "LA ESTRELLA HABANERA".

Il s'intègre aussi à la "ORQUESTA HATUEY" de Joe Loco. Mais c'est avec les enregistrements du "CUARTETO CANEY", à partir de 1938, que l'on peut vraiment apprécier, sinon son jeu aux maracas -qu'aucun enregistrement ne parvient à mettre en valeur- toutes les qualités vocales de MACHITO.
MACHITO chante également avec le portoricain Noro Morales, avec Xavier CUGAT. Avec l'orchestre de ce dernier il interprète notamment une composition de Mario BAUZÁ, "Negro a reza'".
En 1939, alors qu'ils se trouvent au sein de l'ensemble du cornettiste portoricain Alberto Coen, MACHITO et Mario BAUZÁ décident de créer leur propre groupe. Une maladresse de leur part conduit Coen à expulser MACHITO de l'orchestre. La mise en place du groupe est remise à plus tard et à posteriori on peut penser que ce contretemps fut bénéfique.
Au milieu de l'année quarante MACHITO créé sa propre formation "MACHITO y sus AFROCUBANS". Celle-ci se démarque immédiatement des ensembles traditionnels qui jouent à Cuba ou aux Etats-Unis. MACHITO supprime guitares, tres, violons, flûtes, instruments traditionnels des soneros ou des danzoneros. Il délaisse également les instruments que CUGAT, alors leader de la musique cubaine auprès du public new-yorkais, avait inclus : marimba, vibraphone, et fait entrer en force trompettes et saxophones. Il laisse aussi de côté le trombone.
Mario le rejoint ainsi que la demi-soeur de MACHITO, Graciela PÉREZ et imprime sa marque personnelle sur la formation.

Machito, Graciela et Mario.

MACHITO compose pour ses "AFROCUBANS" : "Sopa de Pichón" , "Paella", "Yambú"… Il reste encore dans la pure tradition cubaine. Mais à la tête des "AFROCUBANS", MACHITO conduit le groupe, dès la fin des années quarante, sur le chemin que trace BAUZÁ menant à la création d'un style de Jazz, original et authentique que l'on peut qualifier d'Afro-Cubain, comptant également sur les qualités d'arrangeur de son pianiste René HERNÁNDEZ .


Machito et Bauzá avec Benny Moré. Photographie Collection Jaramillo.
Parallèlement, et principalement au cours des années cinquante, MACHITO continue de s'intéresser à la musique produite dans l'île et inscrit au répertoire des "AFROCUBANS" des cha cha chas et surtout des mambos. Très vite aussi il développe au sein de sa formation une facette salsera qui ne cessera de prendre de l'importance. MACHITO prenant ainsi place parmi les "pères fondateurs" de la Salsa.


En 1975, après avoir enregistré avec "Dizzy" Gillespie, MACHITO se sépare de BAUZÁ et de Graciela et réduit son ensemble à un octet pour voyager en Europe et s'oriente vers la Salsa. Il enregistre "Fireworks" avec un orchestre réorganisé par Mario, son fils, en 1977 et obtient en 1983 un Grammy pour le disque réalisé l'année précédente avec son "SALSA BIG BAND".

En 1984 MACHITO disparaît alors qu'il se présente au Ronnie Scott's de Londres.

© Patrick Dalmace

Discographie sélectionnée:
* " Afro-Cuban Jazz Moods ", N.Y. 1975, Pablo 447-2.
* " Machito & his Salsa Big Band ", Hollande 1982, Bellaphon 161
.
* In " Cuarteto Caney ", L.H. 1939-40, Tumbao, TCD 005.
* In " Cuarteto y Sexteto Caney ", L.H. 1939-40, Tumbao, TCD 038.
* In " Xavier Cugat & his Orchestra ", N.Y. 1940-42, Tumbao TCD 002.

* Cf. "AFROCUBANS"

Le Son. Les années trente à La Havane.
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