VALDÉS,
Alfredito (La Havane 1908-New York 1988)
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Il n’a pas dix-huit ans lorsqu’il débute dans l’un des tous premiers sextetos, le "SEXTETO BOLOÑA". En 1926, Alfredito chante avec "Nené" ENRIZO puis entre en 1930 dans le "SEPTETO AGABAMA" dirigé par Abelardo BARROSO. Le cabaret La Fantástica engage le groupe. En 1930 au retour du voyage à l’Exposition Internationale de Séville du « SEPTETO NACIONAL » il rejoint le groupe pour remplacer « Cheo » JIMÉNEZ décédé lors du voyage. Alfredo reste plusieurs années avec la formation, participe en 1933 à la tournée à Chicago lors de la Feria Mundial. Avec le Septeto il enregistre "Entre preciosas palmeras", "Lindo Yambú".. |
Alfredito Valdés au sein du Sexteto Boloña. Photographie Archives Famille Valdés. | Alfredito Valdés, devant à gauche, avec le Septeto Nacional. Photographie Col. Jaramillo. |
Au milieu des années trente il participe avec Amadito VALDÉS Sr. et Gilberto VALDÉS à un historique concert intitulé Concierto de los tres V. Il rejoint le « SEPTETO CAUTO » et enregistre en 1937 "Cadencias tropicales", "Congo se divierte"... . En même temps une autre disparition, celle de Pablo QUEVEDO en 1936, le conduit dans la charanga de Cheo Belén PUIG. Il a la lourde tâche de faire oublier l'idole de la jeunesse cubaine. Avec "Cheo" il réalise les premiers enregistrements de la charanga. Il offre les danzones cantados "Me han dicho que tu me quieres" , "Dulce serenidad", "Flor de trebol"… Septeto Cauto. "Congo se divierte". Voix Alfredito Valdés. ... >>> ... |
La Charanga de Cheo Belén Puig à l'époque de Alfredito Valdés. |
Après une rapide collaboration en 1937 avec l’orchestre « La ROSA » qui joue à La Conga Alfredo VALDÉS dirige ses pas vers les Etats Unis, début d’une continuelle pérégrination entre ce pays, l’île, le Mexique pour s’installer définitivement aux Etats Unis. Pour son premier séjour Alfredito va faire le bonheur de plusieurs formations qui l’entraînent en studio. C’est d’abord Xavier CUGAT qui l’appelle et qui lui fait enregistrer « Habanera », « Bruca maniguá », « Estrellita » et « Ahí viene la conga » puis le portoricain Pedro Flores et ses sexteto, septeto, conjunto. Avec Flores Alfredo VALDÉS laisse six titres dont le bolero « Lamento del Alma ». La formation d’ANTOBAL l’invite aussi à enregistrer quatre titres en 1938 « Cachita », « Conga drums », « Blue Bayou », « Whoa Nelly ». Alfredito travaille aussi cette année avec l’orchestre de Nilo MENÉNDEZ, met sa voix sur « Arrollá », « Fufuñando » et une nouvelle fois sur « Bruca maniguá ». Avec le « CUARTETO CANEY » il réalise des duos vocaux avec MACHITO dont deux restent sur le vinyle « Juramento en las Tinieblas » et « Guajira Guantanamera ». Toujours en 1938 c’est aussi avec le trompettiste Pedro VÍA qu’il enregistre, laissant six titres dans la cire dont « Qué te importa », « Muñequita de cristal », « Ven junto a mí »… Alfredito regagne Cuba pour chanter des pregones dans la production Estampas Habaneras et en profite pour chanter et enregistrer avec le Tipo Jazz Band « CASINO de la PLAYA » cinq des six titres de 1940 dont « Diana Rumbera », « Tun tun ¿Quién son ? », « De alante pa’tras »…
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VALDÉS gagne ensuite Mexico où son frère Vicentico le rejoint en 1944. Tous deux chantent en duo dans divers cabarets dont le Sans Souci. Cette même année le « CONJUNTO CASINO » fait une tournée dans ce pays mais son chanteur SOSA est malade et rentre à Cuba. La formation fait appel à Alfredito qui chante plusieurs mois avec le conjunto. Le succès est important et la compagnie Victor propose des séances en studio dans la capitale mexicaine avec la voix de AlfredoVALDÉS. La guaracha « Tinajas y tinajones », le Son-montuno « Naña Rubé », l’afro « Yo saluda » sortent de ces sessions devenues historiques. On l’entend aussi dans la capitale aztèque avec l’orchestre de Armando Domínguez. Durant un bref retour à La Havane le chanteur s’incorpore en 1947 à l’orchestre « HAVANA CASINO » ; est invité par la « SONORA
MATANCERA » pour un enregistrement de deux thèmes pour la toute nouvelle maison de disques Panart et par les « ESTRELLAS del RITMO », formation avec laquelle il enregistre deux titres de Arsenio RODRÍGUEZ, « Monte Adentro » et « Apurruñenme mujeres » en 1948. Il retrouve aussi le portoricain « Moncho » Usera qu’il a connu au sein du « Cuarteto Flores » pour enregistrer quatre titres dont « Rumba en Pueblo Nuevo ». Alfredito organise également pendant ces années quarante un « CONJUNTO AFROCUBANO » qui offre plusieurs disques comportant deux compositions personnelles « Oneli Bó » et « Pobre negro ». |
En 1949 Alfredo VALDÉS part rejoindre son frère à New York et avec lui entre dans l’orchestre de « Tito » Puente. Tous deux commencent à chanter ensemble avec « Tito », enregistrant même « Ariñañara », « Lagrimas negras »… Une escale à Panamá et Alfredito retrouve son île pour former son propre conjunto qu’il conduit à de nombreuses reprises dans les studios au début de la décennie, notamment en 1951 où il offre « Ahí viene Quirino con su tres », « El que va a Sevilla » et sa composition « El Brujo »… ; en 1952 avec « Son de máquina », « Amanecer Guajiro »… ; en 1954 « Mi insomnio » et « Tambores africanos ». Durant cette période VALDÉS travaille aussi avec les « GUARACHEROS de ORIENTE » gravant en 1951 cinq thèmes écrit par Ñico SAQUITO dont les guarachas « El peluquero », « Bañate Manuel ». |
Alfredito Valdés, Venezuela 1954. (Archives Famille Valdés) |
Au milieu de la décade Alfredito réduit son conjunto à un septeto, enregistre « Entre palmeras », « Las perlas de tu boca »… et de nouveau le transforme, lui donne pour nom « Los TAMBORES de CUBA » pour lancer sur le marché quatre disques de congas dont « Marqués soy », « Somos los dandy’s de Belén », « Por Los Sitios va »… Ces dernières productions sont contemporaines de la décision de s’installer définitivement aux Etats Unis avec sa femme Anita PERMUY, chanteuse jusqu’alors dans l’orchestre « ANACAONA » et son fils Alfredito Jr. qui va très rapidement devenir un pianiste renommé et intégrer la formation que son père réorganise à son retour à New York. Avec ce nouvel ensemble Alfredo VALDÉS met sur le marché plusieurs 33trs: « Cha Cha Cha goes Modern », « Viva Valdés », « Sabrina ! »… , enregistre à la tête de sa charanga qui compte sur le violon de « Chombo » SILVA. Il chante également pour le compte de son fils Alfredito Jr. dans la formation duquel joue aussi Walfredo de los REYES. Alfredito Jr l’entraîne dans la mouvance salsera et il rejoint la « Charanga La Moderna » au sein de laquelle il retrouve d'autres cubains parmi lesquels Rudy CALZADO. Au début des années quatre-vingt, anticipant sur un phénomène qui verra le jour au début de la décennie suivante, le chanteur Roberto TORRES relance la carrière de Alfredito, âgé de soixante-douze ans, en lui faisant reprendre de vieux Sones traditionnels pour un album intitulé "Alfredito Valdés recuerda al Septeto Nacional". C'est avec ses anciens complices "Chocolate" ARMENTEROS, "Caito", "Papaito" que Alfredito VALDÉS réalise ses derniers enregistrements "De La Habana a Maisí", "La Mulata cubana" Il s'éteint à New York en 1988. |
© Patrick Dalmace
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