CAMERO, Candido (San Antonio de los Baños 1921)

Candido apprend le tres dès ses cinq ans mais c'est comme tresero qu'il entre dans ses premiers groupes, "La GLORIA HABANERA" et le septeto "BOLERO" de "Tata" GUTIÉRREZ. Ses connaissances de l'instrument l'amèneront plus tard à jouer sur la station Cadena Azul avec Mongo SANTAMARÍA au bongó et " Chano" POZO, chanteur, danseur et percussionniste à la fois.
Il fait la connaissance de Francisco AGUABELLA et de "Mongó" SANTAMARÍA qui gagne sa vie comme facteur et il aide ce dernier à faire la distribution du courrier afin qu'il puisse travailler ses percussions. Il joue aussi du tres avec lui dans le "SEXTETO APOLO".
Voir jouer "Mongó"motive Candido qui commence à apprendre avec son oncle, Andrés GUERRA, bongosero du "SEPTETO SEGUNDO NACIONAL", les percussions traditionnelles cubaines. Il fait ses débuts au bongó en 1943 avec l'orchestre de Armando ROMEU au Tropicana. Tout en jouant ailleurs et en voyageant à l'étranger Candido restera au sein de la formation pendant quinze ans.

Au cabaret le Faraón, Candido joue pour accompagner le couple de danseurs Carmen y Rolando et suit ceux-ci lorsqu'ils se rendent aux Etats Unis en 1946. C'est vraisemblablement durant ce séjour que CAMERO devient le premier percussionniste à jouer avec deux congas mais aussi à utiliser les palitos sur le bongó. En 1948 il remplace "Mongó" au sein du conjunto "Los LEONES".
En 1950, alors qu'il a terminé ses collaborations avec le couple, il est présenté par MACHITO à "Dizzy" Gillespie et au pianiste Billy Taylor. Ce dernier l'engage pour plus d'une année durant laquelle ils jouent au Club Down Beat. A l'issue de ce contrat Candido rentre à La Havane où il travaille avec "Bebo" VALDÉS au Sans Souci lorsque celui-ci crée son nouveau rythme batanga.
La présence de CAMERO à Cuba est une nouele fois de courte durée. Ses prestations au Down Beat ont été remarquées et le Jazz Afro-cubain doit combler le vide laissé par "Chano" POZO. Il retourne à New York et travaille avec Charlie Parker, lorsque celui enregistre avec un grand orchestre à cordes en 1952 puis de nouveau avec son quartet en 1953.

Candido à New York avec Charlie Parker et "Dizzy". Collection Jaramillo.

Cette année 1953 il travaille aussi avec Stan Kenton, remplaçant dans la formation Jack Costanzo .
George Shearing l'invite également à enregistrer avec lui la même année. CAMERO multiplie les interventions au sein des orchestres de Jazz. On l'entend aux côtés de Woody Herman, de Billy Taylor qui lui permet une nouvelle fois de se mettre en évidence au sein de son trio, de Erroll Garner"-Mambo moves Garner"-, de Art Blackey pour une "Drum suite" qui s'inscrit tout à fait dans la ligne du Cubop de Mario BAUZÁ, de Ellington, de J.J. Johnson… et Candido réussit à faire oublier "Chano" lorsque Gillespie l'appelle en 1954 pour "Afrocuban Suite". "Dizzy" est convaincu et retrouve plusieurs fois Cándido jusqu'en 1961.

Candido CAMERO ne délaisse toutefois jamais la musique cubaine. Il rejoint "Bebo" en 1955 pour enregistrer "Holiday in Havana" et plusieurs thèmes avec le "HAVANA ALL STARS" de celui-ci.

"Descarga Caliente" avec le Havana All Stars >>>>

Avant de rejoindre MACHITO pour "Kenya" en 1957 il enregistre en 1956 avec Kenny Burell. Cette année est celle de son premier enregistrement personnel. Il sera suivi régulièrement par d'autres disques pour lesquels Candido s'entoure des meilleurs musiciens cubains, américains ou latinos : Armando PERAZA, "Patato" VALDÉS, "Chocolate" ARMENTEROS, Hank Jones, Art Farmer, Oscar Petiford, Al Cohn, Tito Puente...
Au cours des années soixante, à Puerto Rico, il joue ausi avec Walfredo de los REYES.
"Brujerías" enregistré en 1971, arrangé par Tito, est une de ses meilleures réalisations personnelles.

A partir des années soixante-dix, Candido CAMERO est de nouveau sollicité pour rejoindre de grands noms du Jazz qui souhaitent enregistrer des thèmes qu'ils intitulent Latin jazz et où Candido brille régulièrement : Amram, Mingus, O'FARRILL…

En 2000 il enregistre avec plusieurs partenaires, "Patato", Giovanni Hidalgo... "The Conga Kings".
En 2004 il retrouve, au Blue Note de New York, Graciela PÉREZ pour célébrer l' anniversaire de celle-ci et l'année suivante celui de Patato. Le film de Iván Acosta, Candido. Manos de Fuego, est présenté pour le Latino Cultural Festival Queens Theatre in the Park. Il fête ses 84 ans au Iridium Jazz Club avec ses amis Patato, Paquito d'RIVERA, Ray Barreto...
CAMERO rejoint également Paquito au cours de cette année 2005 pour la célébration des cinquante ans de carrière que celui-ci fête à New York.



Candido et Patato. Birthday. Photographie CongaHead.

Candido fête ses 85 ans au cours de l'année 2006, anniversaire qui donne prétexte à de nombreuses célébrations et à plusieurs prestations. Il joue ainsi au Festival de Jazz de Carolina à Puerto Rico; au Festival de Jazz de Denver; à Montréal, Miami ...En 2007 Candido est invité avec "The CONGA KID" (Patato VALDÉS, Candido et Giovanni Hidalgo) au Canada.

Il est nommé Arts Jazz Master 2008 en même temps que Quincy Jones. A New York il collabore avec Many Oquendo pour des prestations sur Broadway. Il joue encore au Art Time Theater de Miami et pour The 2008 Summer Concert Series dans la même ville.

Dès le début de 2009 CAMERO est l'invité surprise du Jazz Club de Greenwich Village à New York, le Zinc. Candido est récompensé par un Latin Recording Academy(R) Lifetime Achievement Award et termine l'année au Birdland pour le Jazz Nativity. Les années se suivent et se ressemblent; chacun des anniversaires de Candido CAMERO est prétexte à une fête à laquelle il participe toujours pleinement.

C'est encore le cas en 2010 à New York au FB Lounge avec Bobby Sanabria et en 2011 à la Manhattan School of Music où il joue encore sur des thèmes comme "Manteca", "Groovin' high", "Congo Mulence".... Entre temps il est l'invité de Sanabria pour son New School Afro-cuban Jazz Orchestra; il participe aux Conga Kings avec Giovanni Hidalgo et Papo Pepin. En avril 2012 Candido célèbre son anniversaire entouré de nombreux artistes parmi lesquels le fidèle Bobby Sanabria. L’événement se tient au Dizzy Coca Cola Jazz Club de New York. Parmi les moments phares de l’année il faut mentionner les  quatre concerts et six shows  que Candido CAMERO donne avec son all stars  à Seattle en octobre ainsi que les concerts donnés avec Jane Bunnet au Yoshi’s de Oakland et celui donné avec la flûtiste et le pianiste Hilario DURÁN à Columbia.

© Patrick Dalmace

Discographie sélectionnée:
* " Candido" N.Y., 1956, Verve ABC CD125.
* " Latin Fire; Indigo"; The Volcanic, Featuring Al Cohn", 1956-57-58-59, Malanga Music829.
* " Thousand Finger Man", N.Y. 1969, Blue Note 22664 2 5.
* " Brujeria" N.Y., 1971, Vampisoul CD030.
* " The Conga Kings", N.Y. 2000,

 
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