SANTAMARÍA, Ramón dit Mongo (La Havane 1917- Miami 2003)

Né dans le barrio Jesús María, "Mongo", à la demande paternelle, doit étudier le violon mais il grandit au milieu des rumberos du quartier et rapidement il range définitivement l'étui de son instrument. Il entre dans la "LIRA INFANTIL", un groupe de gosses qui récolte quelques pesos en se produisant dans les cafés du quartier. A dix sept ans il doit gagner sa vie comme facteur et dédie tout son temps libre aux percussions qu'il étudie en autodidacte sous l'œil intéressé de son ami Cándido CAMERO. On l'entend dans les comparsas de la ville.

"Mongo" est engagé à L'Eden Concert par Alfredo BOLOÑA en 1942. Il rencontre Alfredito LEÓN puis Celia CRUZ lors d'une émission de radio ce qui lui ouvre plusieurs portes.Il joue avec la formation de Alfredito , le conjunto "Los LEONES". Il passe peut-être ensuite dans le septeto "CARABINA de ASES".
"Mongo" est sollicité par le Tropicana pour intégrer avec "Chano" POZO, le fameux Show Congo Pantera. En 1948 il part au Mexique accompagner les danseurs Pablito y Lilón.

Show Pablito y Lilón. Collection famille Santamaría.
Lors de son séjour il participe au tournage du film Cuando el Alba llegue, dans lequel il joue des congas. Avec Armando PERAZA son ami d'enfance et le couple de danseurs ils rejoignent en 1950 les Etats Unis sous le nom de "CUBAN BLACK DIAMONDS". Après la disparition tragique du couple, "Mongo" est engagé par Johnny Segui puis par PÉREZ PRADO qui l'emmène au Mexique. Ils enregistrent aux Etats Unis entre 1951 et 1953, "Mambo del 65", "Mama y Tata", "Jing a ling, Jing a ling". En 1951, à New York, SANTAMARÍA entre dans l'orchestre de Tito Puente. "Mongo" travaille et enregistre avec Tito pendant une grande partie de la décennie. On retrouve également "Mongo" dans le "Quinteto de jazz latino" de Shearing.


1954. Mongo Santamaría dans l'orchestre de Tito Puente.


En 1952, à La Havane, "Mongo" SANTAMARÍA, spécialiste du folklore et des chants rituels, grave sur le vinyle "Changó" et "Fiesta Abakúa". Il poursuit dans le genre à New York en 1955 et entre l'anée suivante dans l'orchestre du chanteur Vicentico VALDÉS.

Il organise aussi la charanga "ORQUESTA NUEVO RITMO de CUBA" avec Armando VALDÉS qui compte avec la voix de Rudy CALZADO.

Aprés avoir organisé un éphémère groupe avec "Rapindey" et José "Chombo" SILVA , il réalise en 1958 le disque "Yambú Mongo", contenant des thèmes comme "AfroBlues", réelles contributions au Jazz Afro-cubain qu'il va ensuite diffuser au sein de l'ensemble de Cal Tjader qu'il rejoint en abandonnant Puente.
Les aptitudes de "Mongo" sont telles que "Tito" Puente retire de son répertoire un grand nombre de pièces que seul SANTAMARÍA était capable d'interpréter. Au contact des musiciens de Cal, "Mongo" améliore sa perception du Jazz

Il rentre à La Havane au moment de la Révolution, enregistre " Our Man in Havana" et "Mongo en La Havana" avec Willie Bobo qui vient avec lui à La Havanae et Merceditas VALDÉS, Carlos EMBALE, Niño RIVERA pour lequel il grave le thème de son ami PERAZA ,"Barandanga", un pléiade d'excellents musiciens dont le contrebassiste "Papito" HERNANDEZ, Gustavo TAMAYO, güiro, Armando ARMENTEROS, trompette etc... et participe à l'enregistrement de la "descarga" de Niño RIVERA.
De retour à New York, SANTAMARÍA crée son groupe "La SABROSA" avec José "Chombo" SILVA, Rolando LOZANO, flûte... . Ils engagent un jeune jazzman d'origine italienne Armando Corea : le futur "Chick", alterne parfois avec un autre débutant Herbie Hancock avec qui "Mongo" enregistre en 1962 "Watermelon Man" composé par Herbie puis "Mongo Introduces La Lupe" avec La LUPE . La présentation au Village Gate en 1963 est importante car elle place son Big Band Latino, un véritable ensemble de jazz, directement en concurrence avec les orchestres Rock occupant à ce moment les principales scènes musicales.

Plusieurs grands jazzmen passent dans sa formation, Sonny Fortune, Steve Berrios
Les enregistrements en leader se multiplient avec un bon "Up from the roots" en 1972. Il retrouve Armando PERAZA, "Cachao"… et en 1977 le All Stars de La FANIA pour "Rhythm Machine". L'année suivante "Mongo" remporte un Grammy pour son disque "Amanecer".
Le Festival de Montreux de 1980 est le théâtre d'un enregistrement de SANTAMARÍA avec "Dizzy" et Toots Thielmans. Le percussioniste est présent en 1982 à Barranquilla où il offre un mémorable concert à l'Hôtel del Prado.
Les années quatre-vingt privilégient les enregistrements de musique latine en leader, alors qu'à partir de 1988 il s'engage de nouveau aux côtés d'autres musiciens, Michel Camilo, "Tito" Puente, Poncho Sánchez, Steve Turre


Mongo et Cal.
Photographie extraite de: Isabelle Leymarie, "Cuban Fire".

En 1994 "Mongo" retrouve "Tito" Puente pour l'enregistrement de "In Session". A compter de ce moment sa santé se dégrade et ses prestations sont rares. On l'entend quand même en France en 1997 à la Fête de l'Huma. Il est invité au Carnegie Hall de New York en 1999. "Mongo" SANTAMARÍA disparaît en 2003.

© Patrick Dalmace

Discographie sélectionnée:
* " Mongo Santamaría & his Afrocuban Drum Beaters", L.H. 1952/N.Y. 1955, Caney. CCD 519.
* " Our Man in L.H ", L.H. 1960, Fantasy.
* " Mongo Santamaría", N.Y. 1968-69-70, Columbia 62220.
* " Images", N.Y. 1980, Vaya.
* " Espíritu Libre ", N.Y 1985, Bellaphon 660.54.003.
* " Mambo Mongo", N.Y. 1993, Chesky.

 
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