La Havane des années vingt
Le "SEXTETO
HABANERO" rejeté par une partie de la bourgeoisie blanche
attire pourtant un grand nombre de Havanais dans les cabarets et salles de danses
mais il n'est pas rare que certains d'entre eux finissent les soirées en
prison pour avoir danser le Son immoral. Rapidement le Son
supplante la danse en vogue depuis une quarantaine d'années, le Danzón.
Le 29 Octobre 1925 le "SEXTETO HABANERO" entre dans l'histoire avec deux enregistrements effectués à La Havane, "Maldita Timidéz" et "No me desprecies mujer". Poursuivant ses innovations en s'inspirant de formation -elles-aussi pionnières- comme le "BOTÓN de ORO" ou le "SEXTETO ORIENTE", ou encore des estudiandinas santiagueras, le "SEXTETO HABANERO", six mois après le "GRUPO APOLO", incorpore en 1927 une trompette donnant sa forme définitive au Septeto sonero traditionnel, celui qui vit encore aujourd'hui, particulièrement à Santiago de Cuba. |
Mais le succès remporté dès le début
de la décennie auprès des danseurs donne des idées à
d'autres musiciens et des formations concurrentes se montent.
Ces trois grands groupes vont participer à la guerre commerciale que se livrent depuis la fin des années dix les labels discographiques nord-américains. |
D'autres
sextetos ou septetos se forment dans le même temps à
La Havane et dans ses faubourgs. Beaucoup n'ont fait qu'animer le quartier ou la bourgade. Quelques-uns ont seulement laissé un nom. Parmi les groupes qui, dès cette seconde moitié des années vingt ont imprimé leur marque dans l'histoire du Son, on peut retenir soit pour leurs innovations, soit pour les musiciens remarquables qui sont passés dans leurs rangs ou pour les enregistrements réalisés, la "LIRA DE REDENCIÓN" dans le quartier de Marianao ; "LOS JÓVENES del CAYO" dans celui de Cayo Hueso, né en 1924 ; le "TERRY" apparu la même année et réorganisé plusieurs fois ; le "SEXTETO ENRISO" fondé en 1926, qui présente l'originalité d'avoir utilisé occasionnellement la clarinette de Amadito VALDÉS à la place d'une trompette. Le sexteto "FAVORITO" dès 1927 anime les nuits dansantes de l'Académie Habana Sport avec le " HABANA SPORT" formé à la fin de l'année précédente. Il compte bientôt dans ses rangs la voix de Florencio "Caruso" HERNÁNDEZ. Malgré ses quatre enregistrements en 1927, "GRUPO APOLO" reste l'un des grands inconnus de l'histoire du Son. Un peu orthodoxe sexteto se forme également en 1925 dans la capitale, le "GLORIA CUBANA". Il a la particularité d'avoir un piano tenu par María Teresa "Tete" OVANDO. Il incorpore bientôt le trompettiste Alfredo GARCÍA et, poursuivant dans l'hérésie... devient un Octeto en 1928 |
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Le Septeto Unión |
Il faut mentionner aussi l' "UNIVERSO"
où l'on retrouve encore BARROSO, le "BOTÓN de ROSA",
de Manolo PLA, le "SEXTETO UNIÓN", Manuel ROMERO et Santos RAMÍREZ né
en 1927 . © Patrick Dalmace |