VERA,
María Teresa (Guanajay 1895-La Havane 1965)
Les
difficultés économiques dans les campagnes poussent dès le
début du siècle la mère de María Teresa VERA,
d'origine lucumí, à émigrer à La Havane. La
petite María chante en famille mais tout concourre à ce qu'elle
ne puisse sortir de ce cercle. Elle est noire et femme. Deux obstacles insurmontables
à cette époque. Pourtant très vite elle commence à
se faire connaître dans le cercle des canatantes. En 1911 elle chante
au Théâtre pour un hommage à un acteur. La jeune chanteuse se lie d'amitié avec le grand trovador Manuel CORONA qui la conseille et lui donne des cours de guitare. Rapidement elle peut chanter le répertoire de CORONA, excellent compositeur, et s'accompagner à la guitare. |
Le succès qu'elle
connaît la propulse vers le professionnalisme et elle enregistre en 1914
son premier disque pour la RCA accompagné de Rafael ZEQUEIRA avec
qui elle va constituer un duo jusqu'à la disparition de celui-ci en 1924. M.T. Vera & R. Zequeira, "Rayos de Plata". >>>> Au répertoire de María Teresa VERA se trouvent bien évidemment les canciones, mais elle n'hésite jamais à pénétrer au cur de la rumba, du bambuco, du bolero et du Son. Elle interprète également des guarachas et notamment la célèbre "El Servicio Obligatorio" de CORONA. Fréquemment Manuel CORONA s'intègre au duo comme seconde guitare et churs. |
|
Elle est invitée par la Victor à enregistrer en 1918 avec un groupe - "GRUPO TÍPICO"- formé spécifiquement pour l'occasion avec ses partenaires habituels sous la direction de Carlos GODINEZ. "Amalia Batista", "Mi nena" figurent parmi ces enregistrements. En 1920, à New York elle récidive avec CORONA et ZEQUEIRA sous le nom de "SON SANTIAGUERO". Elle
rencontre Ignacio PIÑEIRO
à qui, dit-on, elle apprend à jouer de la contrebasse. |
|
Les cabarets, les académies, les cafés à l'air libre l'accueillent
: La Tropical, El Pilar, le Club Atenas, Los Jovenes del Vals, le Magnetic Sport
Club.... Plusieurs fois son duo à l'opportunité d'aller se
produire à New York. |
María Teresa VERA adepte de la religion afro-cubaine décide de se faire Santa ce qui la contraint à suivre certaines règles strictes et la conduit à quitter le monde de la musique. Elle sera absente des scènes et des studios jusqu'en 1936
date à laquelle elle fait irruption dans un programme de Radio Salas avec
le cuarteto
de Justa GARCÍA, que complètent Dominica VERGES et Lorenzo HIERREZUELO.
Le Cuarteto disparaît
aux lendemains de l'émission de radio mais pour María Teresa c'est le début d'une nouvelle aventure
qui ne s'achèvera qu'à sa disparition. |
Désormais, seul l'accompagne Lorenzo HIERREZUELO. Le nouveau duo dure ainsi plus de vingt cinq ans durant lesquels María Teresa VERA va s'affirmer comme l'une des toutes premières voix de la Trova. Il conquiert un public populaire qui sait se reconnaître dans ses interprétations. Les compositions personnelles de María Teresa VERA et les enregistrements se multiplient. Sa composition "Veinte años", reste dans l'histoire et sera reprise par les plus grands interprètes cubains. La part de HIERREZUELO dans les nouveaux succès n'est pas négligeable car il doit accomplir un travail remarquable pour faire la seconde voix de María Teresa. |
De nouveau ils sont dans les Aires Libres, les cafés à l'air libre, mais aussi sur toutes les ondes: CMCM, CMCD, CMBB, puis sur Radio Cadena Suaritos où ils vont rester cinq années. En 1945 la grande station CMQ les embauche quotidiennement pour le programme Cosas de Ayer. |
Au milieu des années
cinquante elle se produit à la télévision dans l'émission
historique El Casino de la Alegría. Les hommages à María Teresa VERA se succèdent
mais au début des années soixante sa santé se dégrade
et elle disparaît en 1965. |
© Patrick Dalmace
Discographie
sélectionnée:
....Biographies....
|