Sexteto & Septeto CUBA


Ecusson de présentation du Septeto Cuba.
Document/ Archives C. Díaz Ayala.

En 1926, sur les ruines du « SEXTETO LIRA de REDENCIÓN » de Marianao, dirigé par Francisco MONTALVO qu’on entend dans les fêtes populaires depuis l’année précédente, le chanteur Fernando COLLAZO fonde le « SEXTETO CUBA » dont les premiers membres sont Fernando lui-même voix mais aussi guitare, son frère Eloy, claves; Enrique GARCÍA pour les voix, Marino « El Principe » GONZÁLEZ au bongó peut-être également Heredio LOYNAZ, voix et maracas, Alfredito RIVERO, contrebasse et voix, Anselmo RODRÍGUEZ, tres. Il laisse une trace au mois de mai de cette année alors qu’il joue pour le Club Ferroviario lors d’une rencontre de base ball et l’année suivante au banquet de la société Atlandida. Le sexteto anime de nouveau un match de base ball.

Vraisemblablement présent dans les fêtes, les bars et cabarets les plus populaires où il acquiert sa renommée, le « CUBA » joue en 1928 pour le Carnaval du Centro Hispano et également pour le Foment Catalá. En août la formation fait danser la jeunesse de la Y.M.C.A et plus tard celui des Propriétaires de Medina. Le succès le conduit rapidement sur les ondes dont celles de 2WX. Le répertoire du « SEXTETO CUBA », avec les voix de COLLAZO et de GARCÍA, comprend des sones tels que « Azul y Gris », « Parrandera », « La India », « El que siembra su maíz » et des boleros comme « Te desprecio mujer », « Ramona » ou encore la chanson mexicaine « Canta Pajarito ».

 

 

La présence de la formation de COLLAZO sur les ondes est très importante tout au long de l’année suivante dans les différentes émissions de CMC, où ils alternent avec l’orchestre de Antonio María ROMEU pour le programme La Hora del Jabón la Llave, 2PC au programme du Restaurant Vista Alegre, CMW, 2MG, Radio Lavín etc.  C’est en donnant des concerts sur ces stations que le sexteto continue de se faire connaître. Les soneros interprètent «La Japonesita », « Mi último canto », « Ya cesaron mis Martirios»,  « Ni odio, ni llanto» « El Manisero »,  «  Camina pa’el muerto ». Au fil de l’année ils incorporent « Adelaida», «Ahora que quieres, no quiero», «Avellana y Maní», «El Principe Marino», « Ella », «No me obligues », «Sobre tu boca», «No me niegues tus miradas»… La richesse du répertoire ne fait que s’amplifier avec « La Parca », « Mingo y su Tres »,  « Páginas de mi Vida », «La Guajira en el cafetal », « Corazón»,  « Yo sé de una mujer»…

On entend et on danse aussi au son du « CUBA » dans les  fêtes de différentes sociétés comme pour celle du Centro de Instrucción y Recreo de Santiago de las Vegas à La Tropical ou encore en fin d’année, au même endroit, avec l’orchestre de ROMEU et le jazz band « WOOPEE », celle de la Juventud Social intitulée Havana-Santiago-Habana.


Dès le début de 1930, en janvier,  le sexteto  assure la Matinée des Rois organisée par les Propriétaires de Medina puis en mars une matinée dansante dans les Jardins de la Cotorra à Guanabacoa. Dans les deux cas l’orchestre de  Antonio María ROMEU assure la partie danzones du bal. Et dans les jardins de La Tropical c’est le baile du Club Latino que COLLAZO et ses partenaires sont invités à animer. Une nouvelle fois les propriétaires de Medina invitent pour sa fête d’avril le « SEXTETO CUBA »  qui fête aussi le Saint Patron de la ville de Artemisa peu après avant de retourner à La Tropical pour une jira de la Société du Liceo Musical de Marianao. Au mois d’août le « CUBA » retourne à Guanabacoa pour une fête du Liceo et  à Artemisa pour El Día de la Raza. En octobre le Club Cosmopolita compte sur deux orchestres dont les soneros pour animer un baile puis ces derniers partent pour les fêtes de San José de las Lajas avec l’orchestre de ROMEU qu’il retrouve aussi pour la verbena du Centro de Instrucción y de Recreo. C’est avec la formation de Belisario LÓPEZ qu’il  font danser les membres du Centro Recreativo de Caimito de Guayabal. L’intense activité du mois se poursuit à San Antonio de los Baños puis en novembre à la Terraza del Central de La Vibora pour le compte du Club Apolo. Décembre voit le « SEXTETO CUBA » à Arroyo Naranjo et pour le compte du Club Cosmopolita à La Tropical pour le grand festival La Maravilla del Año où ils retrouvent ROMEU, LÓPEZ et d’autres formations.
C’est à  Bejucal que le « SEXTETO CUBA » assure la nuit de Nöel et à Caimito celle de la Saint Silvestre.

Cette année 1930 est également sur le plan radiophonique. COLLAZO entraîne ses partenaires dans un grand nombre de programme de la CMBZ, la CMW où ils apparaissent comme Los Verdaderos Magos del Son.  « A Gozar con el Cuba », «  Mulatica Picantona », « Chivo que rompe Tambo », « Suavecito » sont quelques uns des nouveaux thèmes du groupe. Cette année est aussi celle de leurs uniques enregistrements. Deux thèmes paraissent sur les deux faces du disque Victor 30055 « No me obligues » et « Sobre tu boca » et le troisième, « El Príncipe Marino » constitue la seconde face d’un disque du « SEXTETO HABANERO ».

 

 

L’année suivante est une année faste, extrèmement riche quant au nombre de prestations scéniques qui débute pour la fête des Rois à La Tropical puis pour une Tarde Criolla dans les jardins de Cubanacán. Le « SEXTETO CUBA » le mois suivant se déplace pour un baile à Arroyo Naranjo et retourne assurer un baile dans les Jardins de Cubanacán puis au Palacio Villalta pour l’association des Canariens. La fête des Infirmiers en mars rassemble quatre prestigieuses formations dont le « CUBA ». Partageant fréquemment la scène avec Belisario LÓPEZ et son orchestre, le sexteto de COLLAZO ne pouvait manquer l’Hommage rendu au chef d’orchestre à la Cotorra ce même mois.
Les propriétaires et habitants de Calabazar pour le Carnaval de cette année font appel aux soneros du « CUBA ». En avril COLLAZO et ses partenaires partagent de nouveau la scène avec Belisario et avec lui font aussi danser les sociétaires de l’association des facteurs.

De neuf heure à cinq heure du matin la Verbena de los Claveles, au Centro Gallego accueille sur cinq scènes une multitude de formations dont celle de Fernando sur la scène baptisée Barrio Cubano. Peu après c’est au Centro Asturiano que les soneros montrent leurs talents. On continue régulièrement à entendre le « SEXTETO CUBA » sur les ondes et notamment sur CMX où ils font équipe avec l’orchestre de Armando VALDESPÍ permettant ainsi à COLLAZO de chanter avec ce dernier les danzonetes. Les deux formations sont chargées de faire danser  une autre association , celle des Propriétaires de Almendares  à La Polar et de nouveau ceux de Arroyo Naranjo, récidivant en juin au même endroit. Sans relâche ils enchaînent les prestations, la Matinée du Club Apolo à l’hôtel New York, celle de La Cotorra, le Baile de las Flores du Centro Asturiano et au même endroit COLLAZO et ses soneros animent la fête Patriotique du 20 mai.

 

 

 


 

En juin une succession de manifestations voit la participation du « SEXTETO CUBA » : Société Hijos de Cedeira, la Juventud Social, le Club Tenerife, le Club Deportivo Asturias, un baile a Güira de Melena… Parallèlement le sexteto double sa présence sur les ondes de CMX et participe à la Noche de Julio au roof garden de l’hôtel San Luis. Au mois d’août c’est successivement le Festival Ibero-américain et la société del Pilar qui sollicitent le sexteto -qui pour la première fois apparaît comme septeto- puis le Club Deportivo Centro Gallego, le Festival de la Colonia Salmantina et celui de l’Auto Club. On les entend encore à La Tropical, au prestigieux Club Alamac. Après une fermeture d’un mois La Tropical réouvre au son du « CUBA », de la « SONORA MATANCERA » et des orchestres de ROMEU et LÓPEZ.

Diverses fêtes à La Polar, La Tropical, au Centro Asturiano bénéficient des sones des partenaires de COLLAZO de même que la Matinée Hispano Cubana qui se tient à La Cotorra, la fête de Calabazar, la Matinée du Club Alcázar, la fête des Dependientes. En novembre avec la « SONORA MATANCERA » ils animent la Verbena du Centro Castellano puis se déplacent au casino de Santiago de las Vegas en compagnie de l’orchestre de Ismael DÍAZ puis assurent le baile d’une fête privée près des sources des jardins de la Cotorra.

 


COLLAZO et son sexteto se rendent aussi à d’autres manifestations privées à Guanabacoa ou à celles de diverses sociétés ou associations autour de la capitale, celles des employés de la fabrique de glace, des invalides, le club des propriétaires de Arroyo Naranjo -un classique pour le « CUBA »- y compris pour un concours de beaux bébés dans une maternité. Après qu’ils aient participés au lancement d’une nouvelle station de radio, la CMCD, La Verbena de las Uvas au Centro Asturiano pour la Saint Sylvestre s’assure du concours de COLLAZO et du « SEXTETO CUBA ».

Et 1932 s’annonce comme une année particulièrement riche et animée avec les premières apparitions d’un trompettiste  annonçant la transformation du sexteto en septeto. Mais c’est toujours le « SEXTETO CUBA » que COLLAZO mène dans les verbenas et bailes, notamment celui de l’Association des Dependientes début janvier où il partage la scène avec plusieurs autres formations dont les soneros du « CUBANO 1927 » tout comme pour la verbena Claro de Luna. Le mois se poursuit avec  une prestation pour l’Association des Canariens et pour l’Atlantic Sport Club et les propriétaires de Arroyo Naranjo, un classique pour le sexteto. Le « CUBA » termine le mois au Centro Asturiano avant de débuter le suivant avec la grande fête de Los de Padrón au Centro Montañes.

Parmi les autres fêtes, bailes et Matinées de ce mois figurent celle du Club de Foot Ball de Luyano, la Verbena de la Alegria au Centro Asturiano, celle de la Juventud Española. COLLAZO et ses partenaires participent aux concerts de soutien aux Tabaqueros en grève à La Tropical. Pour la première fois la presse de la capitale mentionne le « CUBA » selon ses articles comme un sexteto ou un septeto. La formation continue de se faire entendre sur les ondes et en ce mois de février essentiellement sur CMCD.

Concert de soutien aux Tabaqueros en grève.

 

Après l’animation de deux grandes fêtes à La Tropical puis à La Polar, le sexteto fait danser les participants à la Noche Canaria. En avril, après plusieurs fêtes privées La Société El Pilar engage Belisario LÓPEZ et le « SEXTETO CUBA » pour son baile d’avril. Le Diario de la Marina signale le groupe selon ses articles comme sexteto ou comme septeto.  Puis le groupe participe à la fête des jeunes sportifs de Luyano et le Baile de las Flores, compte sur la présence du « CUBA » que l’on retrouve aussi au Centro Castellano au milieu du mois de mai. Et à la fin du mois Fernando COLLAZO et ses mausiciens participent à la grande fête des Salenses y Belmontinos. Sur les ondes de CMCD c’est comme septeto qu’est annoncé la formation tout comme pour l’inauguration au début de juin du stade flambant neuf de la Société Sportive de Luyano. Toujours avec Belisario comme partenaire de scène le sexteto est présent pour la Fête des Infirmiers.


Le bal de la Saint Jean se déroule aux sources de San Francisco avec le « SEPTETO CUBA » et Aniceto DÍAZ, venu de Matanzas , pour les danzones et danzonetes. Le mois suivant la scène est de nouveau partagée avec Aniceto pour la Noche de Verano au Palacio Asturiano. Le « CUBA » assure aussi au cinéma Vives les sessions habituelles offertes pas les groupes musiaux lors des diverses séances. Les partenaires de Fernando COLLAZO assurent la session 10 p.m.

Les soneros sont présents pour divers bals au Centro Asturiano durant les mois d’été ainsi que pour plusieurs matinées et fin juillet une nouvelle prestation pour les Propriétaires de Arroyo Naranjo et une soirée au Habana Yacht Club.
Pour le grand bal du Casino Espagnol de Regla c’est avec la « ORQUESTA GRIS » que le sexteto partage la scène et cède la voix de COLLAZO comme c’est une habitude lorsqu’il faut assurer les parties vocales des danzonetes.
La présence d’un trompettiste devient systématique et c’est José INTERIÁN qui a quitté le « SEPTETO HABANERO » pour rejoindre COLLAZO.

José Interián. 1932.

Un autre événement  assure la popularité du « SEPTETO CUBA », sa participation au premier court-métrage sonore de Cuba, Maracas y Bongo. Le septeto accompagne la chanteuse rumbera Yolanda GONZÁLEZ et COLLAZO et ses partenaires interprètent quatre thèmes.


Le septeto Cuba avec F. Collazo et Yolanda González dans le court-métrage Maracas y Bongo. 1932.

Les actuaciones s’enhaînent, au Palacio Asturiano, pour la fête des Curros Enriquez, alternant une nouvelle fois avec Aniceto DÍAZ. En novembre la Sociedad de Conciertos Cubanos organise au Teatro Principal  une grande manifestation où joue une dizaine de formations dont le « SEPTETO CUBA » qui est également sur les ondes de CMQ. On danse aussi avec le septeto au Palacio Asturiano et celui-ci se produit au Teatro Nacional à la fin du mois et participe au début du mois suivant à un concert de solidarité avec les victimes du cyclone qui a dévasté la province de Camagüey. C’est la CMAF qui ce mois offre à ses auditeurs le « CUBA » qui désormais apparaît systématiquement comme septeto, notamment au milieu de décembre au Casino Español puis au Club Deportivo Hispano América. Pour la fin de l’année le « SEPTETO CUBA » participe à la Fête Fantasia 1933 et à la Verbena de las Uvas.

Curieusement alors que son chanteur est l’une des plus grandes voix cubaines du moment le « SEPTETO CUBA » à partir de la nouvelle année est moins présent dans les salons et grandes fêtes de la capitale bien qu’étant régulièrement sur les ondes, notamment la CMAF pour le programme GEM. En février le septeto se déplace à Banaguises près de  la ville de Colón pour animer la fête célébrant le Grito de Baire. En mars il fait danser l’Association Canaria puis la Verbena des Dependientes où il  est de nouveau aux côtés des orchestres de Belisario LÓPEZ et Aniceto DÍAZ. Hors de la capitale le « SEPTETO CUBA » est invité à San Francisco de Paula pour jouer lors d’une fête de l’Association des Invalides. De retour dans La Havane COLLAZO et son septeto participent au Sábado de la Gloria pour le compte des Dependientes puis à un festival La Polar en mai.  Les prestations continuent sur les ondes mais pour le reste de l’année le « SEPTETO CUBA » n’apparaît plus dans les grands salons.


Le septeto Cuba avec Rivero, Interián, Loinaz, Elloy Collazo.
Assis: González, Fernando Collazo et Enrique García.

Le trompettiste José INTERIÁN retourne au cours de l'année auprès du « SEPTETO HABANERO  ». Il est remplacé par une autre grande figure de la trompette Oscar "Florecita" VELAZCO.

La même année un autre événement se produit. Le "SEPTETO CUBA" engage le pianiste Armando VALDÉS créant ainsi les conditions matérielles nécessaires à l'irruption d'un nouveau type de formation, le conjunto. Depuis 1925 et le " SEPTETO GLORIA CUBANA" seul le "SEPTETO CANEY" s'était risqué à utiliser le piano du "Diablo" RODRÍGUEZ
Toutefois Fernando COLLAZO et Armando VALDÉS qui se retrouvent rapidement dans la charanga "ORQUESTA GRIS " de ce dernier ne développent pas l'expérience.

Les prestations en 1934 sont également rares dans ces lieux huppés. On note la présence du septeto pour le Carnaval au Centro Asturias en mars et une autre en juillet pour un passage au cinéma Velasco. On sait aussi que Fernando COLLAZO part en France en fin d’année 1934.
On retrouve le septeto pour la Verbena Candelaria  en février puis en juin 1935 pour Cuba Nueva sur les rives du Río Almendares et pour la Verbena Blanca de l’Association Canaria le même mois. Los Hijos de Cabranes assurent le succès de leur Festival à La Tropical avec la formation de COLLAZO en août et en décembre pour le Gran Baile de Los Palacios sont réunis sur scène les deux grandes voix du moment, Pablo QUEVEDO avec l’orchestre de Belén PUIG et Fernando COLLAZO et son « SEPTETO CUBA ».

En février 1936 COLLAZO, de retour de France, mène le groupe en février à la Feria de La Habana puis pour l’animation d’un match de base ball. Attiré vers d'autres formations ce n'est plus que ponctuellement que COLLAZO dirige le « SEPTETO CUBA » dans les fêtes et verbenas. On l'entend en 1937 à Pinar del Rio, en 1938 au Baile de las Flores alors qu'il dirige sur la même scène son autre orchestre "La MARAVILLA del SIGLO"; à Santiago de las Vegas pour un verbena. La presse accole cette année l'étiquette "Champion 1938" au septeto, indiquant vraisembablement leur succès au concours de Son.
En septembre le « SEPTETO CUBA » apparaît sous la direction de Saturnino ZULUETA et disparaît ensuite des chroniques musicales.


© Patrick Dalmace

Discographie sélectionnée:
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Le Son. La Havane des années vingt.
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Le Son. Les années trente à La Havane.
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Ensueño, Orquesta.
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Cuba, Orquesta.
 
 
Curbelo, José Antonio, Orquesta.
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