Justo
AZPIAZU, né à Cienfuegos en 1893, fait ses études aux
Etats Unis où il étudie l'accordéon et le piano. En 1924
il débute avec son "HAVANA CASINO ORCHESTRA" au
Club Almendares de La Havane avant de s'installer solidement au Casino
Nacional et dans les Clubs chics de la capitale tel que le Jockey Club. Son orchestre
fait partie de ceux qui se produisent pour le plaisir de la bourgeoisie cubaine
et des touristes et interprète la musique américaine et un Jazz
édulcoré, mais AZPIAZU sait aussi imposer des morceaux cubains
traditionnels comme "El Manisero" de Moises SIMÓNS qui a lui même une formation de ce type. Parmi les membres de son orchestre figure le chanteur Miguel ZABALLA. Lors d'un voyage à Cuba, Marion Sunshine, la femme de Eusebio "Antobal" le frère de Justo, lui fait prendre conscience des qualités de l'orchestre et lui suggère de tenter l'aventure américaine. |
En
1930 Don AZPIAZU quitte donc le Casino Nacional, rebaptise sa formation
"Don AZAPIAZU's ORCHESTRA" et se rend aux Etats-Unis.
Il emmène le chanteur Antonio
MACHÍN. Sur le bateau se trouve également le saxophoniste Mario BAUZÁ. Le
"Don AZPIAZU's ORCHESTRA" joue au Palace Theater sur Broadway
et obtient un immense succès en diffusant la musique traditionnelle cubaine
et ses thèmes les plus connus, "Ay mama Iñes",
"Amor sincero" et une toute récente composition de SIMÓNS
que la voix de Antonio MACHÍN va propager à travers tout
le pays, le pregón "El Manisero". La RCA Victor attire immédiatement l'orchestre vers ses studios. Sans qu'elle soit totalement dénaturée comme peut l'être la musique d'autres cubains installés à la fin des années vingt à New York, celle offerte par Don AZPIAZU reste très simple et abordable sans difficulté par les mentalités américaines ce qui a contribué à l'acceptation immédiate de l'orchestre qui en outre possède en son sein d'excellentes individualités comme par exemple le trompettiste Remberto LARA, les frères Julio et Alfredo BRITO ou encore le chanteur Bienvenido LEÓN un instant membre du groupe. |
Les réalisateurs à la mode le pourchassent pour qu'il collabore à plusieurs films utilisant la musique cubaine. L'orchestre rentre à Cuba pour une nouvelle saison au Casino Nacional. Il profite du séjour pour enregistrer dans la capitale deux titres "Lamento Africano" et "Caserita" puis retourne à New York en 1931. Le "Don AZPIAZU's ORCHESTRA" joue dans plusieurs villes américaines et enregistre. Il devient commercialement nécessaire de traduire en anglais les paroles des différents thèmes et en premier lieu celles du pregón "El Manisero", ce que fait avec succès Marion Sunshine. Le thème sera désormais plus connu sous son titre anglais "The Peanut vendor". Pour ce nouveau séjour, la formation cubaine comprend outre Justo et Marion, René OLIVA, Pepín GARCÍA, trompettes ; Miguel DUBROCQ, Ramón GONZÁLEZ, Luis GONZÁLEZ et Armando ROMEU aux divers saxophones ; Luis LÓPEZ, trombone et Hugo SIAM, guitare. .. Le batteur du groupe est Tirso SAENZ et Justo AZPIAZU est installé face au piano. Curieusement c'est le pianiste Leonardo TIMOR Sr. qui tient la contrebasse mais qui souvent remplace son directeur au piano pour les morceaux délicats. Il est également arrangeur. MACHÍN qui s'est séparé de l'orchestre est remplacé par "Chiquito" SOCARRÁS . |
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L'orchestre de AZPIAZU est engagé pour une tournée en Europe qui se poursuit en 1932. La formation a laissé au Etats Unis la plupart de ses musiciens qui s'emparent du nom initial qu'avait choisi AZPIAZU, le "HAVANA CASINO" pour former un nouvel ensemble que dirige Leonardo TIMOR Sr.. Les débuts ont lieu à Monte Carlo. Le "Don AZPIAZU's ORCHESTRA" conquiert ensuite la Belgique, notamment au Palace et au Pingouin à Bruxelles. Le groupe traverse la Manche pour s'installer au Lester Square Theater de Londres. A Paris, à la fin de l'année, ce sont les clubs La Plantation sur les Champs Elysées, le Théâtre de l'Empire qui les accueillent. Les chanteurs José "Chepín" PEREIRA et José "Chiquito" SOCARRÁS sont les voix de l'orchestre qui parvient à enregistrer plusieurs titres dans la capitale française. |
Pour des raisons non élucidées,
Justo AZPIAZU laisse ses musiciens entre les mains de son frère
ANTOBAL pour la fin de la tournée et rentre, seul, à la fin de l'année. Rapidement le "Don AZPIAZU ORCHESTRA" se
désagrège. Julio CUEVA reste à Paris. |
© Patrick Dalmace
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