GUYÚN, GONZÁLEZ RUBIERA, Vicente, dit (Santiago de Cuba 1908-La Havane 1987)

Connu à partir des années trente sous le nom de Guyún, Vicente GONZÁLEZ-RUBIERA, a la chance, lorsqu'il a sept ou huit ans, de voir ses parents emménager à côté de la maison du cantante Pepe BANDERA. Guyún passe son temps à écouter son voisin et ainsi peu à peu s'initie à la technique de la guitare et à la vie de cantante. Il côtoie Sindo GARAY qu'il visite fréquemment et avec qui il poursuit son apprentissage.

En 1928 Vicente quitte l'Oriente pour la capitale où il poursuit des études de médecine. Il abandonne celles-ci après que le dictateur Machado ait fermé l'Université et s'intègre au "TRIO LÍRICO CUBANO" qui joue pour la Radio Cuban Telephone. Vicente GONZÁLEZ-RUBIERA passe ensuite comme soliste sur diverses stations, CMK, CMBZ … C'est sur cette dernière qu'il reçoit le surnom de Guyún. C'est aussi au présentateur de l'émission que l'on doit le mot trovador qui remplace rapidement celui de cantante. Guyún introduit quelques innovations dans la manière de jouer et notamment l'utilisation systématique de la caisse de la guitare comme support à la percussion. Il enseigne également à de nombreux élèves parmi lesquels Ángel DÍAZ.


Il enregistre à La Havane plusieurs compositions personnelles durant l'année 1929, "Vida triste", "Sueño de mariposa" et deux ans plus tard il récidive accompagné par l'orchestre de Antonio María ROMEU : "Linda Margarita" et "Yo sé de una mujer".

En 1935 Vicente se rend à New York afin d'enregistrer pour le compte de RCA Victor. Il rencontre Nilo MENÉNDEZ qui joue à ce moment avec l'orchestre de Xavier CUGAT au Waldorf Astoria. Nilo emmène Vicente chanter dans une émission de la NBC. Il acquiert à l'issue de cette prestation une belle popularité y compris à son retour à La Havane.
Il chante et enregistre plusieurs titres dont "María Belén Chacón" avec l'orchestre que Nilo dirige parallèlement à son travail chez CUGAT.
Conscient de son manque de formation théorique il entreprend des études approfondies et va rapidement abandonner la Trova pour l'enseignement et l'écriture de livres théoriques. Il a toutefois le temps de monter avec Isolina CARRILLO, Marcelino "Rapindey" GUERRA un trio où les voix des trois chanteurs soutenues par la guitare de Guyún et le piano de Isolina, s'organisent d'une façon nouvelle qui sera développée vers la fin des années quarante par les cuartetos vocales.
Guyún intervient en 1938 dans le film Sucedio en La Habana. Le répertoire du trio, composé de chansons américaines, cubaines et mexicaines, est largement diffusé à partir de 1939 sur les ondes des deux grandes radios CMQ et Radio Progreso. Comme trovador il est aussi invité avec sa guitare sur de nombreuses radios pour jouer en vivo, un moyen économique que les directeurs des stations utilisaient largement pour meubler les plages horaires.


Durant ses recherches Guyún met au point un nouveau système d'écriture musicale et une technique nouvelle pour les guitaristes où contrairement à la tradition espagnole de l'école de Tárrega, le pouce gauche et l'auriculaire droit ne sont pas délaissés.
Il introduit également des innovations en ce qui concerne la technique d'accompagnement à la guitare .

Dans les années quarante, devant le refus de la Gibson de lui fabriquer une guitare électrique conforme à ses souhaits, Vicente GONZÁLEZ-RUBIERA entreprend des études d'électroacoustique et construit son propre équipement. Julio BRITO qui eut l'occasion de faire essayer cette "Guyún" aux techniciens américains affirma que ceux-ci restèrent stupéfaits de la qualité de l'instrument. A la même époque Niño RIVERA lui demande de lui enseigner ses théories que le tresero transpose ensuite au tres, révolutionnant par là même la technique de cet instrument.

Guyún consacre une grande partie de son temps à la recherche et à l'enseignement. Il aide ainsi César PORTILLO de la LUZ. Il continue à jouer et l'on retrouve son nom en 1963 accompagnant Ela CALVO aux Lunes del Capri et au Copa Room du Riviera. Il enregistre aussi lors de cette décennie avec la voix de Elisa PORTAL - "Que hay de tí", " Mi corazón baila Mambo", " Delirio"....- ainsi que des versions instrumentales de "Tabú", "Luna de Varadero", "Andalucía"...

Guyún " Luna de Varadero". Années 60.

 

L'année même de sa disparition il publie Guitarra y Armonía, Diccionario de acordes et laisse de nombreux inédits.

© Patrick Dalmace

Discographie sélectionnée:
* "Orquesta Romeu. Boca Linda", L.H. 1931, plage 9, Tumbao 076.

 
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