MACHÍN, Antonio (Sagua la Grande 1904-Madrid 1977)

Issu d'une famille nombreuse Antonio MACHÍN doit travailler dès l'âge de huit ans comme livreur. Il chante dans la rue jusqu'au jour où on l'invite à montrer ses qualités dans une fête. Il débute avec l'Ave Maria de Schubert. Son choix est fait, Antonio veut devenir chanteur d'opéra mais, idole des jeunes filles de la région, on le voit surtout dans les fêtes nocturnes et il est fréquent de l'entendre chanter dans les cafés. Ses aspirations ne sont pas partagées par son père et Antonio se lance dans quelques fugues notamment à La Havane puis à Santiago de Cuba qui toujours s'achèvent par un retour musclé au bercail . Finalement avec le temps il obtient la bénédiction paternelle et Antonio se décide à gagner La Havane.

En marge des petits travaux qu'il réalise pour assurer sa subsistance il s'intègre à divers groupes et se fait connaître avec le Trio de Manuel LUNA. MACHÍN forme en 1926 un duo avec le vieux trovador Miguel ZABALLA, cherchant la gloire au café Vista Alegre et du côté des plages populaires de Marianao. Leur duo passe aussi en direct sur les premières stations radiophoniques cubaines..
En 1927 l'orchestre "blanc" de Justo AZPIAZU le recrute pour son show au Casino Nacional de La Havane. MACHÍN devient l'un des premiers musiciens de couleur à pouvoir s'exprimer dans ce lieu réservé aux blancs.
ZABALLA, embauché dans un premier temps avec MACHÍN, quitte Don AZPIAZU qui le remplace par le guitariste Daniel SÁNCHEZ. Avec ce dernier -et en marge de l'orchestre- Antonio forme le "SEXTETO MACHÍN" qui a l'opportunité d'enregistrer en 1929. Parmi les thèmes figure déjà le célèbre "El Manisero". Il organise également diverses autrse formations, cuartetos, septeto, orchestres au début de la décennie suivante.

 

Trío Luna avec Machín au centre entouré du tresero Enrique Pelaéz et de Manuel Luna à droite.

Le succès le conduit à rejoindre le grand "ORQUESTA de Antonio María ROMEU", spécialiste d'un autre genre, le danzón avec lequel il enregistre de nouveau.
En avril 1930, Don AZPIAZU est invité à présenter son show au Palace Theater de New York. Le public new-yorkais est enthousiasmé par l'orchestre et ses percussions cubaines, maracas, güiro, claves, timbales, congas et bongó.
C'est lors de ce spectacle que MACHÍN popularise le fameux pregón "El Manisero" de Moisés SIMÓNS avec l'arrangement réalisé par Alfredo BRITO. Immédiatement la RCA fait enregistrer l'orchestre avec Antonio.
AZPIAZU
et son "HAVANA CASINO ORQUESTRA" se produisent pendant plusieurs années sans interruption entre New York et La Havane, voyageant même en Europe.

Cuarteto Machín. "Lamento Cubano". Voix Antonio Machín. >>> ...

Antonio profite toujours des séjours new-yorkais pour jouer et enregistrer avec son propre "SEPTETO MACHÍN", ainsi qu'avec un grand orchestre qu'il organise en 1933 et dont il confie la direction au flûtiste Alberto SOCARRAS.
D'autres formations l'invitent à chanter et à enregistrer au cours de cette période ; "JOSE CARPENTER y su ORQUESTA", Rafael Hernández et son "Orquesta ANTILLANA", " JULIO ROQUE y su ORQUESTA" …

Mais en 1934 Antonio prend la décision de ne pas rentrer à Cuba avec l'orchestre et de se fixer dans la Big Apple au sein de la communauté latine du "Barrio". MACHÍN continu de travailler avec ses formations personnelles.

Machín à New York avec une de ses formations personnelles.

Machin à Paris1936.

Les qualités vocales de Antonio MACHÍN sont exceptionnelles et lui permettent d'interpréter tant le Son que le Danzón ou le Bolero ou encore de s'intégrer à divers autres types de formations comme le grand orchestre de Armando VALDESPÍ avec lequel il enregistre à New York en 1935.

La popularité de MACHÍN grandit et on le réclame depuis l'Europe. L'année suivante avec son grand orchestre, il entreprend la traversée pour se produire à Londres, Paris où il se présente dans le show de Moisés SIMONS, Le Chant des Tropiques . Il décide de rester à Paris, fréquente les cabarets La Coupole, Chez les Nudistes.. chante sur la Côte d'Azur puis en Allemagne, en Scandinavie et jusqu'en Roumanie.

A Paris il enregistre avec Moisés SIMONS des compositions de ce dernier, "A Gozar", "Cachumbambe"… Il enregistre aussi avec l'orchestre d'un autre cubain installé en France, Filiberto RICO : "La Conga", "Lamento esclavo"…


Machín et le Show "Le Chant des Tropiques", Paris 1935.

1939. Lorsque la guerre éclate Antonio part vers l'Espagne. Pour MACHÍN débute une nouvelle période difficile. Tout est à reconstruire et dans l'Espagne qui sort de la guerre civile rien n'est facile. Les premières années sont terriblement dures. Il obtient un premier engagement à Barcelone au Shangaï. Antonio persévère. Il obtient un autre engagement à Madrid pour une tournée qui s'effondre à Malaga. Mais chaque fois MACHÍN popularise davantage la musique cubaine. A La Conga, cabaret madrilène qui finit par lui ouvrir ses portes en 1940, Antonio MACHÍN connaît un grand succès. Il interprète les grands classiques de la musique cubaine "Son de la Loma", "Lágrimas negras", "El que siembra su maíz"… enregistre de nouveau et commence pour lui une nouvelle période de gloire rarement atteinte par un musicien étranger.

Engagé en 1944 au Casablanca il devient le chanteur du grand orchestre "Los Miuras de Sobré" et enregistre avec ce jazz band. Antonio chante aussi avec la "Orquesta Plantación", la "Gran Casino", la "Jazz Iberia"...

MACHÍN, de nouveau en Catalogne, se présente dans toutes les salles de Barcelone. Bien qu'invité dans toute l'Espagne aussi bien qu'à l'étranger, Antonio décide de se fixer à Séville pour vivre près de celle qu'il épouse, Angelita. Les contrats pleuvent et Antonio devient même directeur de sa propre compagnie jusqu'en 1967, produisant plusieurs spectacles avec lesquels il tourne en Espagne obtenant un succès exceptionnel avec Cancionero Cubano, Maracas, Palillos y tambores puis les séries Show entre 1960 et 1963.


MACHÍN enregistre des dizaines de titres chaque année et ne cesse au cours des années soixante et soixante-dix de se produire sur scène. A la suite d'une représentation à Alcalá de Guadaira, en 1977, Antonio se sent fatigué. Peu après il se trouve dans l'impossibilité d'assurer son spectacle à Madrid et disparaît quelques semaines plus tard.
Inhumé à Séville, Antonio MACHÍN y recevra l'hommage posthume de Francisco REPILADO et des musiciens cubains qui participent en 1994 aux premières rencontres entre soneros et flamencos.

© Patrick Dalmace

Discographie sélectionnée:
* "Antonio Machín. Lamento esclavo", N.Y 1933-35, Paris 1936-38, Tumbao CD 053.
* " Cancionero de Oro. Antonio Machín. Sus primeros exitos en España ", Vol 1 à 6, Alma Latina ALCD 501-506.
* " Tributo al Bolero cubano", Caney CD 803
* " Tributo al Bolero mexicano", Caney CD 804.
* In " Armando Valdespí y su Orquesta " Vol 2, N.Y. 1935. Tumbao TCD 077.
* In " 100 años de Jazz español", Barcelona 1944, Cd1, plage 4. EMI

* Cf. "Cuarteto, Sexteto, Septeto MACHÍN".

 
Le Son. Les années trente à La Havane.
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Cuarteto Caney.
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Conjunto Matamoros.
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Alfredo Brito.
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Bienvenido León.
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Machito.
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