HECHEVERRÍA, "Maduro", Rigoberto (Santiago de Cuba 1914-1996)

Dès ses plus jeunes années Rigoberto joue du tres et à huit ans il fait déjà partie de l'orchestre d'une Académie de musique. Cette maturité lui vaudra ce surnom de « Maduro ».

Quelque années plus tard il montre une exceptionnelle maîtrise du cuatro, un instrument à quatre cordes que l'on utilise bien plus à Puerto Rico ou au Vénézuela qu'à Cuba mais, conçu différemment, avec deux paires de quatre cordes cordes, qui peut servir tant pour les parties rythmiques que mélodiques. « Maduro » est gaucher, sa technique reste très spéciale et sa liberté donne à ses interprétations, ses improvisations, une saveur que les spécialistes estiment unique.  Dès la fin des années vingt et au cours des années trente il joue avec les plus importants cantantes de Santiago de Cuba, MATAMOROS , Sindo GARAY, Ñico SAQUITO … c'est essentiellement la musique traditionnelle de l' Oriente, le Son, qui l'inspire et pour laquelle il montre de grandes dispositions

Dès 1934 il fait partie du sexteto de la radio CMKR de Santiago de Cuba. En 1939, avec son ami Pancho COBAS la O, ils organisent une petite formation le « CUARTETO PATRIA ». Le cuarteto, à l'image de Rigoberto, ne quitte jamais la région de Santiago ou l'Oriente . Il donne des sérénades, joue dans les bars… En 1942 il intègre le cuarteto "COMPAY GALLO".

Maduro au centre avec les fondateurs du Cuarteto Patria dans les années cinquante.


Au milieu des années soixante-dix Rigoberto quitte le groupe pour diriger la formation de la Casa de la Trova qui en 1976 prend le nom de « QUINTETO de la TROVA ». Avec celle-ci « Maduro » se présente presque quotidiennement dans le local de la calle Heredia. Il passe aussi par le "CUARTETO ORIENTE" de Daniel CASTILLO.


Mario, quatrième à partir de la droite en 1935 avec la formation de Webb.

Ce n'est qu'en 1988 puis en 1990 que « Maduro » laisse une trace de ses qualités dans deux enregistrements à la Casa de la Trova, dominés par le bolero. Il s'entoure pour l'occasion de ses partenaires du « QUINTETO de la TROVA ».

Six ans plus tard Rigoberto HECHEVERRIA , après toute une vie de bohème dans la pure tradition des cantantes , sans jamais avoir joué ailleurs que dans sa région natale, sans avoir jamais déposé ses compositions mais considéré comme un des plus grands parmi les trovadores, disparaît.


© Patrick Dalmace

Discographie sélectionnée:
* «  Maduro , El zurdo maravilloso », Santiago de Cuba 1988 et 1990, Oriente Musik, 05.
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